Marie Delagrave

Mon parcours est atypique. Mes faits d’armes dans le domaine des arts visuels consistent en publications (des centaines d’articles de journaux surtout, mais aussi dans des magazines et quelques catalogues) et en jugements de valeur (membre de plusieurs jurys dont, à deux reprises, celui du prestigieux Prix Paul-Émile-Borduas).

 

Pendant toutes ces années, je m’étais donné la mission de rendre l’art contemporain plus accessible à ce public souvent déconcerté par les différents langages et stratégies plastiques proposés par les créateurs, qu’ils soient de Québec ou d’ailleurs. Une belle époque, vraiment! Mais aussi passionnant soit-il, ce travail culturel ne parvenait pas à me faire vivre. Non sans hésitation, j’ai opté pour la sécurité d’emploi, qui en contrepartie nécessitait un engagement intellectuel incompatible avec celui de la création. 

 

Mon retour en atelier, après tant d’années d’abstinence (!), aurait pu être un sacré casse-gueule. J’ai plutôt renoué avec une passion vivifiante, dont j’avais oublié tant les exaltations que les tourments.