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Photo du rédacteurMarie Delagrave

La fée Patience n'était pas là


La fée Patience n’était pas présente à ma naissance. Et j’en pâtis depuis!

Rien ne va assez vite, surtout… l’apprentissage. Je veux tout savoir et maîtriser rapidement, rien de moins. Alors, vous pouvez vous imaginer que j’ai trébuché souvent. D’autant plus que je comprends aisément… mais il faut m’expliquer longtemps! (Oui, c’est de l’ironie.)


Têtue, j’ai multiplié les buts à atteindre, testant de ce fait mes aptitudes qui sont loin d’être infinies mais dont je persiste à vérifier régulièrement l’élasticité et l’étendue. À force de persévérance, j’ai connu des succès (à mon échelle, on s’entend) mais aussi rencontré des limites, parfois réelles, parfois imaginaires, l’anxiété de performance (soupir) perturbant souvent ma perception des choses.


Si je vous parle de tout ça, c’est que cet automne, je me retrouve confrontée à un nouveau désir: apprendre à faire du montage vidéo et de l’animation! Et je fulmine parce que, bien sûr, ce n’est pas si simple à apprendre et que ça exige du temps. Tout comme la création d’un site web, d’ailleurs. J'ai tendance à l'oublier, maintenant que cette grosse étape est dernière moi.


Pourtant, en y pensant bien, les similitudes sont là: lorsque, au début de l’année, je me suis lancée dans ce projet numérique, que de temps j’ai passé à déterminer quelle plateforme me conviendrait le mieux, puis à m’y mettre pour vrai! Lorsque je relis mon journal d’atelier à ce sujet, j’y trouve... un tsunami de lamentations! Mais j’ai persévéré malgré tout, même si j’ai eu envie plusieurs fois de lancer la serviette. Et vous voyez maintenant le résultat.

Pourquoi se donner autant de «misère» à la retraite? Parce que la satisfaction de progresser - et plus encore de créer - a trop bon goût!


Initiation stimulante à la réalité augmentée

Pour en revenir à la vidéo: cela faisait une couple d’années que j’y songeais par

intermittence, filmant par exemple avec

mon iPhone de très courtes séquences d’eau qui coule, de chutes et de remous. C’est toutefois une initiation à la réalité augmentée, un cours de deux demi-journées offert cet automne par le Conseil de la culture, qui m’a stimulée à aller de l’avant.


Qu’est-ce que la réalité augmentée? D’abord, il ne faut pas la confondre avec la réalité virtuelle, qui elle exige le port d’un (plutôt gros) masque. La réalité augmentée nécessite plutôt un téléphone cellulaire ou une tablette. Lorsque l’un de ces deux appareils, avec une application particulière, survole une image-cible, cela déclenche sur l’écran une vidéo classique ou une animation (ou nous amène plus simplement à une page web). Le code à barres (qui nous permet par exemple de consulter sur internet le menu d’un restaurant) en est un exemple courant.

L’écrivain et conférencier québécois Ugo Monticone (justement l’un des deux formateurs sélectionnés par le Conseil de la culture pour le cours) utilise avec brio la réalité augmentée dans son livre Tracés de voyage - 20 ans d’allers-détours, où les récits sont accompagnés d’illustrations à partir des photos de l’auteur. Ces images s’animent lorsque le cellulaire les capte! Ce genre de stratégie visuelle m’enchante et offre une mer de possibilités aux artistes de diverses disciplines. Mais encore faut-il savoir faire du montage vidéo et de l’animation, deux domaines assez exigeants, merci!


Pour vous donner une idée de ce que j’aimerais réaliser, voici une source d’inspiration: Remous de l’artiste multidisciplinaire de Montréal Moïa Jobin-Paré, un court métrage diffusé sur l’excellent site La Fabrique Culturelle.


Me voilà donc tentant d’abord de me faire une tête sur les meilleurs logiciels à utiliser («les» parce que j’imagine qu’un seul ne parviendra pas à combler tous mes besoins…). Les avis sur internet sont multiples et parfois contradictoires. Et il se pourrait que mon iMac acheté en 2016 ne soit déjà plus assez performant. Bref: cela demande un sérieux débroussaillage, alors que je voudrais avoir déjà commencé mon apprentissage!


Pourquoi si vite? Hé! Parce que… le temps file, l’année achève, je ressens une urgence de faire avant que cela ne me soit plus possible (!) et aussi: c’est maintenant que j’en ai envie, pas demain…!!!

Du calme, Delagrave.


Comment vivre mieux


Pour tempérer mon impétuosité et mon impatience, j’ai découvert en 2019 le livre Un rien peut tout changer! (en version originale: Atomic Habits) de l’Américain James Clear* ainsi que son site web (en anglais), très généreux en articles. J'adore tout particulièrement la section où sont regroupés ses textes sur la créativité: Creativity. Et ça ne s’adresse pas spécifiquement aux artistes, mais plutôt à tous ceux qui ont envie de rendre leur existence plus valorisante, d’en intensifier l’impact, que ce soit pour eux-mêmes, leur famille, leur milieu de travail, la société. Bref: comment vivre mieux.


L’approche de Clear figure ainsi dans mon palmarès des plus inspirantes. J’ai compilé (sur l’ordinateur, car ainsi les thèmes sont plus faciles à retrouver) de nombreuses citations, que j’apprécie relire régulièrement tellement elles me parlent.


Et ces jours-ci, j’ai besoin de revoir les stratégies qui suivent, si bien rapportées par Clear, de l’écrivain George R.R. Martin (A Game of Thrones):

«(…) there are 3 simple things that you need for success.
1. Focus: You can't be good at everything and it's hard to be great at more than one thing, so pick the one thing you're going to become great at and focus on it.
2. Consistency: Focus is useless if you're only focused every now and then. It's showing up time after time that makes the difference.
3. Patience: If you're focused and consistent, then let time work for you. Results will come when they come. Focus on the system, not the goal.»

Traduction:

«(…) Vous avez besoin de trois choses simples pour réussir.
1. Concentration: vous ne pouvez pas être bon dans tout et il est difficile d'être bon dans plus d'une chose, alors choisissez la seule chose dans laquelle vous allez devenir bon et concentrez-vous dessus.
2. Constance : La concentration est inutile si vous n'êtes concentré que de temps en temps. C'est le fait d’être constant qui fait la différence.
3. Patience : Si vous êtes concentré et constant, laissez le temps travailler pour vous. Les résultats viendront quand ils viendront. Concentrez-vous sur le système, pas sur le but.»

Comme j’ai tendance à m’exaspérer parce que je ne parviens pas rapidement à mes fins, je dois aussi me rappeler ceci:

«When you fall in love with the process rather than the product, you don’t have to wait to give yourself permission to be happy. You can be satisfied anytime your system is running.»

Traduction:

«Lorsque vous tombez amoureux du processus plutôt que du produit, vous n'avez pas à attendre pour vous donner la permission d'être heureux. Vous pouvez être satisfait chaque fois que votre système fonctionne.»

Donc, Marie: cesse de t’en faire. Le temps n’est pas ton ennemi. Savoure plutôt les méandres de ta recherche et une solution finira bien par apparaître.


Par contre, je dois aussi faire gaffe à la procrastination! Dans le sens que, c’est bien beau me documenter pendant des heures et des jours afin de dénicher le meilleur logiciel de montage, mais à un moment donné, je dois passer à l’action. Quitte à faire des erreurs et devoir réorienter mes objectifs et façons de faire. Comme le dit si bien mon gourou (!):

«We often avoid taking action because we think “I need to learn more,” but the best way to learn is often by taking action.»

Traduction:

«On se retient d’agir en prétextant "J’ai besoin d’en savoir plus", mais la meilleure façon d’apprendre est souvent de se lancer.»

Cela dit, il y a aussi le perfectionnisme qui empêche d'avancer, mais… si vous le voulez bien, on en reparlera une autre fois!

 

Suggestion de cadeau

Le temps des Fêtes approche à grands pas. Si vous avez envie d’offrir un beau livre propice à l’introspection, je vous recommande fortement Créer le meilleur de soi de la Québécoise Manon Lavoie.


Coach certifiée en créativité et en psychologie positive, Lavoie propose au lecteur, par l’entremise d’exercices d’écriture et d’arts plastiques, d’être l’artiste de sa propre vie. Très, très inspirant! Et il n’est pas nécessaire de savoir peindre ou dessiner pour en profiter.


Bien qu’il ait été publié en 2017, cet ouvrage est encore disponible dans certaines libraires, sinon il est possible de le commander. Et sur son site M comme Muses, vous trouverez des ateliers virtuels et des retraites. Elle tient aussi un blogue!


En passant: Manon Lavoie a aussi un avis sur cette aptitude pour laquelle je me trouve indigente:

«Pratiquer la patience, c’est aussi accepter avec bienveillance nos expériences, nos limites, nos jugements, nos résistances.»

Bienveillance! Ce mot a été galvaudé depuis le début de la pandémie. On croit surtout qu’il faut le destiner aux autres. Mais envers soi-même, je vous affirme qu'il s'agit d'un beau défi…


Sur ce, je vous dis: à l’an prochain!

Marie Delagrave


* Je vous ai déjà parlé de lui dans mon billet Pourquoi un site web?.

 


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