Créer sans partager, c’est un sens unique plutôt stérile à mes yeux.
Question de me sentir moins seule dans mon univers, j’ai envie de montrer, de diffuser ce que je fais; de dire au monde qui je suis. Non pas parce que je me considère exceptionnelle: j’ai l’autodénigrement assez prompt, merci, même si je me soigne. Non, l’idée, c’est de rejoindre des personnes qui perçoivent, peut-être, le même genre de choses que moi, ou qui y sont réceptives.
Pour les artistes visuels, la façon la plus classique de montrer leurs oeuvres est l’exposition. Sauf que.
S’ils sont très nombreux, ceux qui sentent «appelés» à le faire, la majorité n’y parvient pas, faute de lieux propices, d’individus ou d’organisations prêts à les soutenir.
La concurrence est vraiment très forte, avec une jeune génération qui aspire à faire vigoureusement sa place et une société qui tend à la discrimination positive en priorisant les artistes dits émergents ou issus des communautés autochtones, immigrantes ou LGBTQ+. En tant que sexagénaire blanche née au Québec et d’orientation plutôt hétérosexuelle, mes chances d’être sélectionnée sont passablement réduites.
Mais voilà que la technologie offre un beau compromis à mes yeux: un site web personnel. Vous me direz qu’Internet en regorge des millions et que s’y distinguer relève quasiment du miracle. Ou encore, qu'il existe des stratégies pour faciliter le référencement. Mais cela demeure un exercice de haute voltige, constamment remis en question par l’évolution des algorithmes des moteurs de recherche, alors…
Alors, avec mon site, je vise une consultation de type grand public, comme mes proches (parenté et amis), des personnes généralement bienveillantes qui seront curieuses de découvrir à quoi je peux bien passer mes journées, de même que des collègues artistes désireux de jeter un oeil sur d’autres façons de concevoir et de vivre la création.
Cela dit, je ne veux pas écarter de mon site la fréquentation des commissaires indépendants ou des jurys de sélection, au cas où! J’ai des sections spécialement pour eux: le fameux curriculum vitae (expurgé de toute expérience autre qu’artistique, tel que recommandé par le Conseil des arts et lettres), et plus encore, la démarche, sans oublier le portfolio.
Bien que l’emphase sera mise sur la diffusion numérique de mes réalisations, j’aime écrire, alors, j’ai ajouté un blogue. Pour en savoir plus sur son contenu: «Pourquoi un blogue?».
Enfin, vous remarquerez que mon site n’est pas transactionnel. Non pas que je ne veuille pas me départir de mes pièces, loin de là. En fait, pour être franche, je ne sais plus trop où les ranger.
C’est sûr que l’acte d’acquisition d’une oeuvre fait un gros velours à son auteur (et plus encore si cela contribue à son gagne-pain). C’est une marque d’appréciation, une tape chaleureuse dans le dos incitant à poursuivre cette quête de sens de l’existence pas si évidente, que les mots parviennent si difficilement à définir. Pour en savoir plus: Démarche.
Mais pour le moment du moins, je préfère m’en tenir aux échanges épistolaires. Si vous voulez plus, vous saurez bien me le dire!
Je vous laisse sur une citation, très parlante pour moi, de mon «gourou», l’Américain James Clear. C’est certain que je vous parlerai prochainement de lui…
«Share your work publicly. It will hold you accountable to creating your best work. It will provide feedback for doing better work. And when you see others connect with what you create, it will inspire you and make you care more.»
Ma traduction libre:
«Partagez publiquement votre travail. Cela vous incitera à vouloir faire mieux. Et lorsque vous constaterez que certaines personnes sont touchées par ce que vous faites, cela vous stimulera encore davantage.»
Marie Delagrave
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